Le Chenil de la Gendarmerie de Béni-Messous
Dernière mise à jour le 10 mars 2020
 
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Beaucoup des élèves ayant fréquenté autour de 1950 l'école mixte d'application d'Air de France ont connu ce chenil où le maître, Mr Détrez, nous emmenait à l'occasion en promenade pour l'après-midi. Grâce à ses relations privilégiées avec l'adjudant de gendarmerie qui avait la charge de l'hébergement et de l'apprentissage des chiens "policiers" de la Gendarmerie Nationale, nous avions, une ou deux fois par ans, le privilège d'assister à une démonstration d'exercices de ces bergers allemands : parcours d'obstacle, recherche de pistes, simulation d'attaques du maître-chien par un collègue déguisé en malandrin mais protégé par un caparaçon d'épais tissu matelassé dans lequel les canines du molosse laissaient des traces visibles. Inutile de dire la forte impression que laissaient, aux bambins que nous étions, ces spectacles, à une époque où les représentants de la force publique étaient considérés par tous avec un respect mêlé de crainte.

Localisation du Chenil (pardon ! l'Etablissement Cynophile !) de la Gendarmerie, à l'intersection de la route de Béni-Messous (rue de Touraine) et de la D 45 reliant la N 41 (route de Chéragas) à l'Hôpital de Béni-Messous et au barrage Vidal.
Vue lointaine des bâtiments du Chenil de la Gendarmerie (au premier plan), et, au delà du camp du Train, l'Hôpital de Béni-Messous.
Le chien "Gamin"
Jacques ARGOUNES, fils de l'adjudant-chef Antoine ARGOUNES, nous a transmis cet émouvant texte, écrit à l'occasion du transfert des cendres du chien "Gamin", lors du 60ème anniversaire de la création du chenil de la Gendarmerie.

Du 7 au 9 juin 2005, se sont déroulés au Centre National d'Instruction Cynophile de la Gendarmerie (Caserne Godefroid-Gamin, Avenue du Colonel Puyaubert, 46500 GRAMAT) des manifestations pour le 60ème anniversaire de la création du chenil .
La soirée du 8 juin 2005 a été consacrée à une rétrospective de l’histoire de la cynophilie de la Gendarmerie. Le Chenil de Béni-Messous a été évoqué, de même que les actes de bravoure de certains gendarmes et de leurs chiens, en particulier la mort du Gendarme Gilbert GODEFROID, tué en opération, et de son chien Gamin, grièvement blessé, et qui, malgré ses blessures, à défendu pendant de longues heures le corps de son maître.
Ce chien valeureux entre tous a survécu à ses blessures, il est mort au chenil de Gramat, ses cendres sont conservées, et à l’occasion de cette commémoration du 60ème anniversaire, ses cendres ont été déplacées de nuit dans un «Jardin du souvenir» par une forte garde de gendarmes en grand uniforme, et aux flambeaux.
Les derniers mètres du port des cendres ont été parcourus par des anciens du chenil de Béni-Messous, un gendarme dont j’ignore le nom, le Gendarme Armand FATH, ancien de Béni-Messous, le Gendarme Michel DAMOTTE, fils du Gendarme Gérard DAMOTTE, ancien de Beni-Messous, deux autres gendarmes retraités, et… moi… qui ai ainsi représenté mon père, l’Adjudant-Chef Antoine ARGOUNES, Chevalier de la Légion d’Honneur, avec une émotion non dissimulée…
A cette occasion de ce 60ème anniversaire un livre souvenir a été édité, dans lequel le chenil de Béni-Messous figure en bonne place, avec quelques photos intéressantes et un texte. Je pense que ce livre, et l’évocation de ces souvenirs seraient utiles aux Aérofranciens.

Jacques ARGOUNES.

Article du 29 décembre 1958, relatant la cérémonie qui s'était déroulée au Chenil de la Gendarmerie de Béni Messous le samedi 27 décembre 1958, au cours de laquelle le chien "Gamin" avait reçu la médaille de la Gendarmerie.
Le chien "Hector"

Echo d'Alger du 17 février 1949

"M. Hector" a retrouvé
les volailles volées
aux gendarmes de l'Alma

Les chiens policiers ont été en vedette, récemment, dans la Métropole .La presse a longuement vanté leurs exploits qui ont permis l'arrestation de bandits notoires. .
En Algérie, l'emploi des chiens policiers n’est pas encore officiel. L’armée a tout de même créé un chenil ainsi que les forces de gendarmerie.
"M. Hector", belle et brave bête de la gendarmerie d’Alger, vient d‘être expérimenté avec succès.
Dans la nuit de mardi à mercredi, des voleurs pénétraient dans le jardin de la caserne de gendarmes de l’Alma, et y pillaient le poulailler. Une trentaine de volailles étaient manquantes.
Vexés, nos gendarmes faisaient alors appel au chenil et demandaient l’aide d’un de ses pensionnaires.
"M. Hector" était désigné. Sur les lieux, avec facilité, le chien conduisait son maître sur la route nationale
de l'Alma, en direction de Maison-Carrée.
Hector prenait alors place dans une voiture et filait à Maison-Carrée. Là, sans hésitation aucune, la bête se dirigeait vers le marché.
Peu après, à sa grande surprise, un receleur était appréhendé alors qu’il vendait les fameuses volailles.
Dès cet instant, Hector avait terminé sa tâche. Les gendarmes continuaient l'enquête.
I1 n'est plus question, maintenant que de posséder un bon chien comme "Hector" dans les brigades de gendarmerie.
Nous croyons savoir que ce sera chose faite sous peu.


Echo d'Alger du 13 mars 1949

A Surcouf, dans la nuit
de samedi 6 dimanche


TROIS MALFAITEURS
dévalisaient une épicerie


Surpris par le propriétaire
l'un d’eux est abattu
d'un coup de fusil

"MONSIEUR HECTOR"
procède à l'arrestation
des deux autres

Aïn-Taya - Dans la nuit de samedi à. dimanche, M. Marcel Cazeaux, vers 1 h. 30, était réveillé par un bruit insolite provenant de son épicerie, donnant sur la place de Surcouf. S'étant rendu compte qu'il s'agissait d'un voleur, il prit; son fusil et gagna la rue par un chemin détourné pour surprendre le cambrioleur.
De fait, quelques instants plus tard, il vit un indigène enjamber la fenêtre du magasin et s’apprêter à fuir, un sac de marchandises sur le dos. M. Cazeaux tira. un coup de fusil. Le voleur s’enfuyait laissant le sac sur place.
Comme M. Cazeaux s‘approchait de son magasin, un deuxième individu se présenta dans l'embrasure de la fenêtre, armé d’un revolver Mauser 9 mm, et se rnit à tirer dans toutes les directions pour couvrir sa fuite. M. Cazeaux fit feu de la seconde cartouche de son arme et parvenait à abattre le malfaiteur,. lequel atteint au bas-ventre s'affaissait sur place, le doigt sur la gâchette du revolver.
Mais il y avait. un troisième voleur dans la boutique. Bénéficiant de la surprise, il réussissait à s‘enfuir.
Alertés, par la détonation. les habitant accoururent et maîtrisèrent le voleur qui, bien que mal en point, tentait encore de résister. La police locale en outre, prévenait la. brigade de gendarmerie de Maison-Carrée, qui fut sur les lieux vers 3 heures du matin.
Le blessé, un certain Belacha Mohamed fut dirigé sur l‘hôpital de Mustapha. Son arme était encore chargée de nombreuses balles.
Dès hier matin, le capitaine Lavenue de la brigade de. Maison-Carrée, et ses gendarme, M. Burkhardt, maire, et M. Reicht, secrétaire de mairie, décidaient de faire appel au fameux chien "Monsieur Hector" et à son maître. Celui-ci fut mis au contact d’une chéchia abandonnée par l'un des voleurs et, aussitôt il se rnit en chasse, conduisant. les gendarmes sur la place d'Aïn-Taya. Là, parmi la population intéressée, il se précipitait sur un sujet Marocain qui fut arrêté.
Poursuivant ses recherches, "Monsieur Hector" conduisait son maître dans un café maure, où deux des consommateurs, à la vue des gendarmes tentaient de s’enfuir. "Monsieur Hector" les tint en respect et ils furent arrêtés à leur tour.
Dans le magasin, les enquêteurs découvraient tout un matériel de cambrioleur laissé là par les malfaiteurs.
Les trois indigènes arrêtés ont été conduits à la brigade de Maison-Carrée qui poursuit l’enquête.
Il convient dans la circonstance de féliciter M. Cazeaux de son courage et d'inscrire un exploit de plus à l'actif du brave"Monsieur Hector".


Echo d'Alger du 5 mars 1949

Un nouvel exploit
de "Monsieur Hector"
à Aumale

Aumale - Nous connaissons déjà "M. Hector", splendide berger allemand, âgé de 2 ans, du chenil cie la gendarmerie d'Alger.
"M. Hector" et son maître, le gendarme Gamin, étaient le 1ermars à. Aumale.
Sur demande du commandant de section de gendarmerie d'Aumale, " M. Hector" et. son mâitre participaient, dans la soirée du 28 février et la matinée du 1er mars, avec le concours du commandant de la. brigade d'Aumale et de quelques gendarmes, à la recherche des auteurs d'un vol important (350.000 fr.)
commis chez un colon de la. région d’Aumale, M. Etienne, le dimanche 27 février.
"M. Hector", mis en piste dès son arrivée à Aumale, conduisait, en 1 h. 20, sur 9 km. de distance - le parcours étant pourtant coupé par 1’oued Lekhal
- son maître et les gendarmes dans un gourbi, où l'argent. a étévraisemblablement réparti, et appartenant, à l’un des inculpés.


Echo d'Alger du 27 février 1949
“Monsieur Hector”
Monsieur Hector est le splendide chien berger allemand âgé de deux ans, pensionnaire du chenil de la gendarmerie d'Alger.
Nous avons relaté la. série, déjà longue de ses exploits, notamment dans la recherche des détrousseurs de poulaillers .