"L'eau, le vent, la terre" poème de Maurice ADAM
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Printemps

l'eau
printemps, gouttelettes posées sur des millions de fleurs
scintillantes sur les arbustes aux mille couleurs
brillantes sous le soleil, sur la première feuille,
tombant dans l'herbe tendre que l'arbre recueille
le vent
brise légère ou bourrasque tumultueuse,
souffle ou tourmente dans la campagne venteuse
contraste étonnant quand arrive le renouveau,
du bruissement des taillis au grincement du bouleau
la terre
sillons étonnamment tracés, la terre qui fume
prairies subitement verdies que l'herbe parfume
pommiers recroquevillés, décorés de fleurs roses
la nature s'éveille puis soudain elle explose

Eté

l'eau
été, jaillissant du haut glacier ou de la source
dans le torrent escarpé elle commence sa course
grossissant sous l'orage déborde du rivage
envahissant parfois les jolies rues du village
le vent
doux zéphyr tiède et vent très chaud d'Afrique
rougissant la peau jusqu'à devenir couleur brique
il rugit, s'époumone s'essouffle sous l'orage
puis soudain se calme et redevient vite sage
la terre
terre chauffée et craquelée sous le soleil brûlant
parcelles de maïs croissantes, champs de blé ondulants
herbe des près jaunies, rivières presque asséchées
saison de sons et de lumière partout appréciée

'Automne

l'eau
automne, nuages serrés comme la cavalerie
eau bienfaitrice qui désaltère la verte prairie
régénère les sources, les nappes souterraines
et pour certaines régions, vraiment une aubaine
le vent
souffle le vent, cornant de septembre à novembre
secouant les arbres comme l'homme tous ses membres
faisant virevolter les dernières feuilles jaunies
détruisant dans les branches dénudées quelques vieux nids
la terre
parcelles brunes labourées dans les frimas d'automne
terres nourricières aux récoltes plus ou moins bonnes
et de-ci delà la couleur jaunies des pousses de maïs
penchées par la bourrasque,secouant les lourds épis

Hiver

l'eau
hiver, blanche est la neige grise est la glace
elle amuse tout le monde rien ne la remplace
les flocons épais recouvrent les stations, les vallées
attendus avec impatience toutes les années
le vent
déferlant des plaines du nord en une vague puissante
bise piquante glaçant la campagne frémissante,
secouant les branches des arbres décharnés
elle s'engouffre dans les villages, comme pour s'acharner
la terre
craquelée et durcie par ce grand froid venu du nord
cette terre en mottes s'effrite sur tous ses bords
minée par le gel elle se réduit en poussières
préparation, en vue des semailles printanières

ainsi va en ce monde l'eau, le vent, la terre

Maurice Adam

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