Sous le soleil, un frêle soldat...

Sous le soleil, un frêle soldat débarque sur le quai d'Alger
Fatigué,son visage exprime l'appréhension du danger.
Ce soleil éclaire la côte,magnifique le paysage;
La peur s'estompe peu à peu et il redevient vite sage.
Aligné devant le grand bateau, il subit un caillassage
La police militaire intervient, il quitte le rivage.
Après les quatre mois de classe,exercices exténuants,
Il devient, d'un seul élan, un homme sorti du néant.
Des joies des peines, une panoplie de faits plus ou moins marquants.
De la fête arrosée à la bière jusqu'aux enterrements.
Puis commencent pour lui ces marches et ces grandes opérations,
Parfois simples et rapides parfois longues et sans solutions.
Il parcourt la partie est du pays, admirant les orangeraies
Les villages du bord de mer, les oasis et les palmeraies.
Il découvre la dureté des combats les blessés et les morts.
Triste cette guerre sans vraiment savoir les raisons et les torts.
Vint ce jour sombre comme l'automne il reçoit une rafale,
Surpris son regard croise le mien, trois pas le voilà qui s'étale.
Penché près de lui, ses yeux me supplient, ses vêtements sont en sang.
Il essaie de parler mais plus aucun son, mais je devine Maman.
Ce jeune vient de rejoindre tous les enfants de cette France,
Morts trop tôt sans connaître une vie meilleure que leur enfance.

Maurice Adam