A la suite de l'énigme concernant
la localisation de l'auberge de "La Belle Meunière"
dont les publicités apparaissaient à plusieurs reprises
dans l'Écho d'Alger des années 1930, Francis Mercadal
s'est livré à une enquête dont voici les premiers
résultats :
Sur Gallica, le témoignage d'un certain G.J.Bertrand qui s'exprimant
sur les points culminants du massif de la Bouzaréah cite bien
sûr : le cimetière, le fort (la redoute), le belvédère
(Céleste Hôtel) mais aussi la terrasse de "La Belle
Meunière" qui était donc bien un établissement
assez chic avec une belle vue sur la mer.
En 1934, le numéro de téléphone 0.04 est
celui de "La Belle Meunière" et donc de M. Reynaud
(alias Casimir).
En 1955, le 0.04 est (annuaire
sur le site) le numéro de téléphone des Soeurs
Missionnaires de Notre Dames des Apôtres, installées
à Bouzaréah. (couvent, maison de repos). On peut en déduire
soit que "La Belle Meunière" a disparu en 1954 ou avant,
.soit qu'elle continué d'exister avec un autre numéro
de téléphone mais on ne comprend pas son absence sur l'annuaire
de 1955.
Nous avions situé aux numéros 16-17 sur
le plan "Le Fort" le couvent des Surs Missionnaires
de Notre Dames des Apôtres. Dans la correspondance échangée
à l'époque avec Michèle Carli qui a longtemps été
une "voisine" du couvent (elle vivait au numéro 27
du plan, chez Mme Renaux), c'est une certitude les Surs Missionnaires
de Notre Dames des Apôtres étaient effectivement installées
au 16-17.
J'ai passé mon permis de conduire en août 1955 et fin 1955,
au volant de la "Dauphine" de mon oncle Marcel Segui, je me
trouvai "route des carrières", à quelques centaines
de mètres du 16-17, où Johan Ferrer avait organisé
son repas de noce. Au 16-17, je n'y suis jamais arrivé...car
en plein milieu du large virage à droite le long de la clôture
du Fort, je me suis retrouvé nez à nez , radiateur contre
radiateur avec la "203" de F. Rippol . Il roulait complètement
à gauche, heureusement pas vite (j'étaisà 20 km/h)....
Nez cassé, voiture immobilisé, tôles froissées....
Le docteur Vassilitch m'a bien soigné....J'étais sur le
point de connaître ce coin de la commune ...Raté.....Le
mystère de "La Belle Meunière" serait résolu???
Conclusion (prudente et provisoire) : "La Belle Meunière"
se trouvait bien au 16-17 et ce depuis 1934. Avant le 16-17 c'était
La villa "El Baraka". Entre 1934 et 1954 ? ? ? La consultation
de quelques annuaires téléphoniques entre 1934 et 1954
pourrait nous aider à lever quelques hypothèses.
En se fondant su les articles et publicités
trouvées dans l'Écho d'Alger on trouve qu'en 1931
la Pension de Famille - Hôtel "La Baraka", situé
villa Elisa change de propriétaire pour être exploité
par un dénommé Attias
Changement de propriétaire
Écho d'Alger du 25 janvier 1931 |
Attias propriétaire
Écho d'Alger du 8 mars 1931 |
Entre le 8 mars et le 31 mars 1931
l'établissement est repris par A. Castille qui modifie légèrement
l'enseigne : El Baraka au lieu de La Baraka
Castille propriétaire
Écho d'Alger du 26 mars 1931
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Toujours El Baraka
Écho d'Alger du 30 août 1931 |
En février 1934, M.
Raynaud (alias Casimir) qui dirige l'Auberge "des Fins Gourmets"
à Maison-Carrée reprend sous le nom d'Auberge de la Belle
Meunière l'ancien El Baraka de Bouzaréah et exploite
simultanément les deux établissements pourtant séparés
par plusieurs kilomètres. Cette situation impliquant la nécessité
de se partager entre ces deux établissements (sans compter la concurrence
avec le Céleste Hôtel Alber qui ciblait la même clientèle
chic et aisée) sera peut-être la cause de la mise en vente
de la "Belle Meunière" avec la cessation de l'activité
d'hôtel et de restaurant.
Finalement, en octobre 1935,
l'hôtel-restaurant de la Belle Meunière est mis en vente
au prix de 60.000 francs sans que nous ayons trouvé quels en
étaient les acquéreurs (les Surs Missionnaires de
Notre Dames des Apôtres ?). On apprend que cette "grande et
belle propriété", s'étendant sur 9.000 m²,
consistait en "une belle villa mauresque et plusieurs autres constructions
avec dépendances" avec "terrain de culture, jardins et
divers arbres fruitiers".
Mise en vente de la propriété
Écho d'Alger du 13 octobre 1935 |
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