Les projets (avortés)
de tramway électrique de Bab el Oued à Bouzaréah
par ND d'Afrique
Nouvelle page mise sur le site le 26 mai 2013 |
Vers le milieu des années 1890, dans une ville en pleine expansion comme Alger, le besoin de moyens de transports en commun modernes s'imposait. Seul existait alors le réseau à vapeur à voie étroite (substitué en traction électrique sur la portion des Deux-Moulins à Maison-Carrée en octobre 1898) des C.F.R.A. (Chemins de fer sur route d'Algérie) établi en 1892 et reliant Castiglione à Ain-Taya avec traversée de la ville d'Alger par les boulevards surplombant le port. Il y eut alors profusion de projets : Tramway à traction mécanique de l'Hôpital du Dey à la Colonne Voirol (présenté en 1896 par M. Dalaise au nom de la Société Thomson-Houston), précurseur de la ligne des T.A. (Tramways Algériens) , Tramway électrique d'Alger à El-Biar par le Boulevard Gambetta (présenté en 1896 par MM . Mollard et Dulac), Tramway électrique d'Alger à El-Biar par les tournants Rovigo, avec prolongement jusqu'à Ben-Aknoun (présenté en 1897 par M. Dalaise) qui servira de base à l'établissement de la ligne des T.M.S (Tramways et Messageries du Sahel), Tramway à crémaillère (système Strub) entre l'église anglicane et Saint-Raphaël (présenté en 1910 par M. Bonessio). C'est donc à cette époque et dans ce contexte qu'un comité local fut créé à Bouzaréa en vue d'étudier la création d'une ligne de transports en commun par chemin de fer à crémaillère reliant Bab-el-Oued à Bouzaréa avec embranchement vers Notre-Dame d'Afrique.
Dans
ce but, la commune d'Alger décidait, le 14 janvier 1896, qu'un
engagement annuel correspondant à celui de Bouzaréa serait
demandé à la Ville d'Alger à titre de garantie éventuelle
d'intérêt pour la construction du chemin de fer par Bab-el-Oued
et Notre Dame d'Afrique et que le maximum de cet engagement annuel, fixé
à 5.000 francs pour Bouzaréa, serait de 15.000 francs pour
Alger, et qu'il serait proposé d'ouvrir un concours. Ce
concours fut donc ouvert à la fin du mois d'août 1896, par
les soins des maires d'Alger et Bouzaréa. Le Conseil municipal
de Saint-Eugène décida, le 21 octobre 1896, de rejoindre
le Syndicat intercommunal Alger-Bouzaréa pour l'installation et
exploitation d'une voie ferrée d'Alger à Bouzaréa,
passant par l'Ermitage, accédant à la plateforme de la Basilique
de N.-D. d'Afrique, pour parvenir à la Bouzaréa.
Mais
le conseil municipal de Saint-Eugène imposait comme condition sine
qua non les deux arrêts prévus au projet : celui dit «
arrêt des cimetières » et celui de la Basilique de
N.-D. D'Afrique, ce dernier arrêt étant une station avec
gare-abri, et il se réservait le droit de demander l'établissement
d'un embranchement qui bifurquerait à N.-D. d'Afrique pour desservir
la Vallée des Consuls jusqu'au fortin Duperré et au-delà
si besoin était.
Le délai accordé aux concurrents pour la présentation de leurs projets et études, en ce qui concernait le tracé, le mode de traction ainsi que les conditions financières et autres de l'exploitation, expirait le 31 août. L'ouverture des dossiers contenant les propositions adressées par divers concurrents, eut lieu le 18 septembre. Il y avait trois propositions émanant, l'une de M. Sartor, l'autre de M. Dalaise et la troisième de MM. Mollard et Dulac, ingénieurs administrateurs de la Cie Fourvières-Ouest Lyonnais, représentés à Alger par M. Sandoz, ingénieur des Arts et Manufactures. Lors de la séance du 23 janvier 1897, la conférence intercommunale avait à examiner le rapport contenant ces propositions et décider des suites à y donner,
Proposition n°1 présentée
par M. J. Sartor père
En
face de l'angle formé par le mur de clôture de l'Hôpital
du Dey, devant la propriété Oualid, la voie ferrée
gravirait les pentes de la colline de Notre-Dame d'Afrique à travers
les propriétés Oualid et Santelli, desservirait le plateau
de la Basilique et contournerait le monastère des Carmélites.
La
voie ferrée se développerait ensuite sur les flancs de la
montagne de la Bouzaréa pour revenir vers Alger en rejoignant le
chemin du fort de Sidi-Ben-Nour et le marabout du même nom, au village
de la Bouzaréa. Le terminus de ligne serait l'École Normale.
L'étendue
de la ligne serait d'environ 7,5 km, y compris les voies d'évitement,
et divisée en sept sections, avec stations, gares ou arrêts
: station à Bab-el-Oued, station à la Consolation, gare,
avec ateliers, au pied de Notre-Dame d'Afrique, arrêt à l'Ermitage,
station près de la Basilique, à l'entrée de la Vallée
des Consuls, station au marabout de Sidi-Ben-Nour, arrêt à
l'Observatoire, station au village de la Bouzaréa, gare près
de l'École Normale.
Le
devis pour les trois premières sections s'élèverait
à 500.000 francs
Le
matériel roulant compris dans le devis des 3 premières sections,
se composerait de 2 locomotives mixtes, 5 wagons à voyageurs, dont
2 de 50 places et 3 de 32 places, avec frein à chaque wagon, 2
wagons de marchandises dont l'un pourrait servir au transport des voitures
hippomobiles suspendues avec leur équipage, etc. En ce qui concernait la proposition Sartor, plusieurs membres de la Conférence faisaient justement remarquer qu'elle ne répondait pas au but poursuivi par les communes. La demande de M. Sartor n'avait donc pas été retenue, considérant que le projet n'était accompagné d'aucune étude faite sur le terrain et que sur les sept sections du trajet, trois seulement avaient fait l'objet d'une évaluation approximative alors que la troisième section s'arrêtait à la Vallée des Consuls, c'est-à-dire en un point où les grandes difficultés de la montée à Bouzaréa étaient bien loin d'être vaincues sans que soit donnée la preuve qu'elles pourraient l'être. Proposition
n°2 présentée par M. Dalaise Après avoir examiné cette proposition, il était décidé qu'il ne pourrait être possible de reprendre les négociations avec M. Dalaise que si aucun autre projet n'était présenté renfermant la même adhésion aux conditions du programme, mais plus complet au point de vue du tracé, de l'étude technique, et du système de traction, et plus approfondi sous le rapport de l'exploitation et du trafic. Proposition
n°3 présenté par M. Sandoz
Le
tracé était modifié par rapport au projet primitif
du comité local d'études de Bouzaréa car il desservirait
directement N.-D. d'Afrique, et non par un embranchement particulier avec
une augmentation très faible de 200 mètres du développement
total. La tête de ligne serait conservée à l'angle
sud de l'hôpital du Dey, au carrefour formé par le chemin
de ronde et le chemin vicinal n°2, dit d'Alger aux Consulats, c'est-à-dire
à proximité du terminus du tramway Colonne Voirol - Hôpital
du Dey.
Après
avoir suivi le chemin de ronde de l'hôpital, le tracé longerait
la limite de la propriété Oualid en se dirigeant vers le
pied du coteau de N.-D. d'Afrique et arriverait sur le plateau de la Basilique
au moyen d'un premier plan automoteur dont la pente serait de 26 % sur
une distance horizontale de 315 mètres. A partir de ce point, la
ligne fonctionnerait à simple adhérence en empruntant la
chaussée du chemin vicinal de la Vallée des Consuls jusqu'au
point culminant du coteau, devant l'entrée du couvent des Carmélites.
Après
une légère inclinaison à gauche, le tracé
se situerait sur le haut du talus du chemin jusqu'auprès de la
maison de santé du Docteur Rouby, puis, faisant un coude brusque,
il se dirigerait sur Sidi-ben-Nour au moyen d'un deuxième plan
automoteur dont la pente serait de de 28 % sur un distance horizontale
de 490 mètres.
Après
un nouveau changement de direction, un troisième plan automoteur
dont la pente serait de 15 % s'élèverait jusqu'au niveau
de l'Observatoire sur une distance de 300 mètres.
A
partir de ce point, la ligne fonctionnerait à simple adhérence
jusqu'à l'École Normale, d'abord, en suivant le côté
droit du chemin vicinal n°1 jusqu'à l'entrée du village
de Bouzaréa, puis l'axe de la chaussée dans la traversée
du village ; elle passerait le long de la place pour y former un stationnement
et s'engagerait enfin dans le chemin vicinal
n° 6, dont elle suivrait l'accotement de droite jusqu'au terminus
devant l'École Normale.
Le
développement de la ligne serait de 4 kilomètres jusqu'au
village de Bouzaréa et de 5 kilomètres jusqu'à l'École
Normale. Il serait prévu 7 arrêts : tète de ligne
avec stationnement de l'Hôpital du Dey, arrêt des cimetières
d'Alger, arrêt de N.-D. d'Afrique, desservant la Vallée des
Consuls, arrêt de Sidi-ben-Nour (Mosquée et Marabout), arrêt
de l'Observatoire, avec croisement, arrêt de Bouzaréa, arrêt
de l'École Normale.
Le
projet différait du projet primitif par le système de traction,
l'électricité étant substitué à celui
de la vapeur. Les voitures circuleraient à simple adhérence
sur une longueur de 3.895 mètres c'est-à-dire sur les 4/5
environ du parcours total. Sur les trois sections entre la base du coteau
de N.-D. d'Afrique et la basilique, entre la maison de santé du
docteur Rouby et Sidi-ben-Nour et entre Sidi-ben-Nour et l'Observatoire,
qui forment une longueur totale de 1.105 mètres, le mode de traction
employé, était désigné sous le nom de plan
automoteur dont le principe consisterait à gravir les fortes rampes
en faisant éprouver aux voitures la vitesse d'un câble sans
fin, parallèle aux rails, animé d'un mouvement continu sous
l'action de l'énergie électrique d'une usine placée
à l'une des extrémités de la rampe à franchir.
Chaque voiture serait munie en son milieu d'un « gripp »
qui, au moment de l'arrivée au point d'accrochage, aurait ses mâchoires
ouvertes, et celles-ci viendraient alors enserrer progressivement le câble,
les deux mâchoires se rapprocheraient automatiquement et le câble
entraînerait alors le véhicule. A l'extrémité
de la rampe, le véhicule abandonnerait le câble pour continuer
son parcours sur la voie à simple adhérence. Par l'emploi
de ce système, les mêmes véhicules pourraient parcourir
le trajet total d'une seule traite, les voyageurs n'ayant à subir
aucun changement de voiture ni les marchandises aucune manutention.
L'écartement
de la voie serait de l,055 m permettant le raccordement soit avec la ligne
électrique du tramway Colonne Voirol – Hôpital du Dey,
au niveau de l'avenue des Consulats, soit avec la ligne des chemins de
fer départementaux des C.F.R.A. au niveau de la Consolation.
La
vitesse maxima des trains serait de 18 kilomètres à l'heure,
arrêts compris, soit environ 25 minutes pour le trajet de l'Hôpital
du Dey à l'École Normale.
L'exploitation
serait assurée par six trains montants et six trains descendants
par jour, chaque train pouvant être composé soit d'une seule
voiture automobile, soit de cette voiture avec remorque.
A
la suite de ces présentations, les délégués
de la Commission intercommunale décidaient donc, à l'unanimité,
de retenir la proposition de MM. Mollard et Dulac et qu'il n'y avait pas
lieu et s'arrêter aux propositions de M. Sartor et de M. Dalaise
et, le 19 février 1897, décidait que les communes d'Alger,
de Bouzaréa et de Saint-Eugène se constitueraient en Syndicat
intercommunal qui demanderaient la concession d'une ligne de tramway à
traction électrique d'Alger à l'École Normale de
Bouzaréa passant par Notre-Dame d'Afrique avec la faculté
de rétrocéder cette ligne à MM. Mollard et Dulac.
A
l'appui de ce rapport, il était joint un projet de Cahier des Charges
ne comportant pas moins de 41 articles ainsi qu'un projet de Convention
en 14 articles, établi entre Messieurs Mollard et Dulac et le Syndicat
Intercommunal. Ces documents décrivaient de façon extrêmement
détaillée les droits et obligations de chacune des parties :
tracé et construction, entretien et exploitation, durée
et déchéance de la concession, taxes et conditions de transport
des personnes et des marchandises... Le syndicat intercommunal devait alors présenter dans un délai de 6 mois, un nouveau traité de rétrocession pour la construction et l'exploitation de cette ligne qui n'avait toujours pas vu la moindre esquisse de réalisation. Après
cette déchéance de M. Sandoz, le syndicat intercommunal
avait donc ouvert le projet à de nouvelles offres et reçu
plusieurs propositions qui n'aboutirent pas. A la suite d'un appel adressé
au public, le syndicat s'était saisi d'une demande de M. Croisé,
propriétaire à Bouzaréa, en vue d'obtenir la retrocession
dans les mêmes conditions que M. Sandoz. Le Syndicat intercommunal
donnait donc, le 26 octobre 1906, un avis favorable à la rétrocession
de la ligne à M. Croisé qui accepterait le cahier des charges
et le traité de rétrocession qui avaient été
imposés à M. Sandoz. Il était notamment spécifié
que les communes syndiquées devaient s'engager, pendant une période
de 15 ans à partir de la mise en exploitation de la ligne, à
participer à la garantie d'intérêts pour une somme
totale de 21.000 francs réparties au prorata soit 15.000 francs
pour Alger, 5.000 francs pour Bouzaréa et 1.000 francs pour Saint-Eugène. Le
Conseil municipal de Bouzaréa par délibération du
13 janvier 1907 décidait d'accorder la rétrocession de la
ligne à M. Croisé en maintenant la garantie d'intérêt
à 5.000 francs, celui de Saint-Eugène, par délibération
du 9 novembre 1906 réduisait la garantie à 500 francs au
lieu de 1.000 francs, et celui de la Ville d'Alger, délibérant
le 21 mai 1907, autorisait la rétrocession de la concession de
la ligne mais en refusant la garantie de 15.000 francs qui avait été
accordée à M. Sandoz. Il
était évident que la suppression de certaines garanties
d'intérêts, entraînant leur réduction drastique
de 21.000 francs à 5.500 francs, plaçait M. Croisé
dans une situation difficile et que la poursuite du projet aurait imposé
que M. Croisé ait la capacité d'assurer une garantie sur
ses fonds propres. M. Achille Croisé avait certes disposé
des fonds importants lui venant de la vente d'un château, d'un moulin
et de fermes dans la Sarthe, mais il les avait investi d'abord en 1887
dans l'achat pour la somme de 6.500 francs de la propriété
sur laquelle il s'établira et, en mars 1901, dans l'achat d'un
ensemble qui deviendra le « Village Céleste »,
d'une propriété de 26 lots à bâtir, d'une superficie
totale de 2 ha, 51 a, 28 ca ainsi que d'une carrière de pierre
en indivis.
L'exécution du projet de tramway électrique d'Alger à Bouzaréa par Notre-Dame d'Afrique n'ayant plus aucune chance d'aboutir, M. Croisé décida de récupérer, en septembre 1905, les terrains qui avaient été réservés en vue de son tracé, réserve qui donnait une forme anormale à la configuration de certaines parcelles ou empêchait leur extension ou leur jonction avec la route existante de Bouzaréa au fort de Sidi Ben Nour.
Finalement,
le 22 novembre 1907, la municipalité d'Alger, considérant
M. Croisé ne présentait pas de garanties financières
suffisantes, décidait de ne pas lui rétrocéder la
concession de la ligne, mettant définitivement un point final au
projet de ligne de chemin de fer de Bab-el-Oued à Bouzaréa. Peu
de temps après, en janvier 1908, le Maire d'Alger fut saisi d'une
proposition de Mme Veuve Gonniaud relative à un projet d'établissement
d'une ligne reliant l'avenue de la Bouzaréa à Notre-Dame
d'Afrique au moyen d'un tramway et d'un funiculaire. Après que
la commission intercommunale eut donné un avis favorable à
cette proposition, le Conseil municipal de la Ville d'Alger adoptait les
conclusions de ce rapport en décembre 1909. En
août 1913, alors que ce projet n'avait toujours pas été
réalisé, plusieurs habitants de Bouzaréa déposèrent
alors une pétition pour demander que l'ancien projet de chemin
de fer de Bab-el-Oued à Bouzaréa par Notre-Dame d'Afrique
soit substitué à celui du projet de Mme Veuve Gonniaud d'un
tramway et funiculaire entre l'Hôpital du Dey et Notre-Dame d'Afrique.
Mais cette pétition ne fut pas retenue lors du Conseil municipal
de la Ville d'Alger du 21 juillet 1913. Le
10 juillet 1909, le Conseil municipal d'Alger, d'accord avec ceux de Bouzaréa
et de Saint-Eugène se prononçait pour la dissolution du
syndicat intercommunal donnant ainsi le coup de grâce au projet
de ligne de Bab-el-Oued à Bouzaréa par Notre-Dame d'Afrique. Nous
n'avons pas trouvé d'informations quant aux suites données
au projet de Mme Vve Gonniaud, mais il est certain que ce projet, comme
ceux qui l'avaient précédé a dû être
abandonné et après la guerre de 1914-18, la nécessité
d'établir une ligne de transports en commun moderne se faisait
de plus en plus urgente. En 1923 la desserte de la ligne était
encore assurée par le service de voiture à traction animale
de M. Louis Barzan qui souhaitait le remplacer par une camionnette automobile
mais dont l'utilisation se heurtait à des difficultés liées
au profil tourmenté (courbure des virages) et à l'étroitesse
de la route.
Un
vœu tendant à l'établissement d'une ligne d'autobus ou de
trolleybus entre l'Hôpital du Dey et Notre-Dame d'Afrique fut présenté
au Conseil municipal d'Alger lors de la séance du 7 avril 1925.
Mais il fallut attendre septembre 1933 pour que la municipalité
d'Alger envisage sérieusement le projet de création d'une
ligne régulière de l'Hôpital du Dey à N.-D.
d'Afrique qui serait desservie par des trolleybus. Finalement cette ligne
sera mise en service le 28 juin 1934 avec 5 petits trolleybus CS35 Vetra
qui donneront enfin pleine satisfaction aux usagers.
Francis RAMBERT, mai 2013 Sources L'essentiel
des informations provient des numéros du Bulletin Municipal Officiel
de la Ville d'Alger entre 1897 et 1934 : ainsi
que de du
site Internet « Air de France, Bouzaréah et environs » : et des archives familiales de la famille Croisé aimablement transmises par M. Gabriel Lambert, petit-fils de M. Achille Croisé. |