STATISTIQUES
AGRICOLES PENDANT LA CAMPAGNE 1908-1909
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STATISTIQUE
AGRICOLE DE LA COMMUNE MIXTE
PENDANT LA CAMPAGNE 1908-1909
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----1°-
Population agricole totale : 42.640 dont indigènes : 42.615, Français
: 25.
----2°- Propriétés. Leur
nombre total n'est pas exactement connu, vu l'indivision grande de certaines
parcelles arabes. Elles comprennent 127 .000 hectares, alors que la superficie
totale de la commune est de 177.822 hectares ; celle du Domaine public 3.186
et celle des forêts domaniales 9.998.
----Huit propriétés sont entre
les mains des Européens.
----3°- Répartition des cultures
céréalières. Blé 9.331 hectares ; orge 18.570
hectares ; prairies et fourrages 1.300 hectares ; jardins 100 hectares.
----4°- Constructions agricoles. Françaises
: 8 valant 30.800 francs, indigènes 9.200 valant 1.875.400 francs.
----5°- Matériel agricole (nombre).
Charrues françaises : 310, charrues arabes : 2.200.
----6°- Quantité de céréales
récoltées. Blé dur : 55.458 quintaux ; orge : 134.632
quintaux ; fourrage : 14.300 quintaux.
----7°- Animaux de ferme (nombre). Chevaux
de travail 1.528, chevaux de mains : 259 ; mules et mulets : 2.310 ; ânes
: 3.060 ; moutons ou brebis : 116.041 ; chèvres et boucs : 46.386
; laines et toisons 103.200 kg ; chameaux : 253 ; boeufs, vaches ou taureaux
: 12.942.
----8°- Arbres fruitiers : 18.775.
----9°- Ruches à miel : 54.
----10°- Hydrologie. De nombreuses sources
sont utilisées, 14 puits et 17 abreuvoirs sont entretenus par le
budget de la commune.
STATISTIQUE
DE LA COMMUNE DE PLEIN EXERCICE
PENDANT LA CAMPAGNE 1908-1909 |
----1°-
Population agricole 2.834 individus dont 2.262 indigènes, 210 étrangers
et 312 français.
----2°- Propriétés. Nombre
total 285 dont 131 au dessous de 10 hectares et 37 au dessus de 100.
----Les propriétés françaises
sont au nombre de 83 dont 29 de plus de 100 ha.
----Les propriétés étrangères
au nombre de 6 dont 2 de plus de 100 ha.
----Les propriétés indigènes
sont au nombre de 192 dont 3 de plus de 100 ha et 127 de moins de 10 ha.
----3°- Superficie 13.745 ha dont 9.939
aux particuliers ; 149 au domaine public ; 1.693 aux forêts domaniales
; 1.519 au communal.
----4°- Répartition des cultures
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1908
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1909
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Céréales |
5.641 hectares
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1.109 hectares
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Vigne |
38 "
|
38 "
|
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Jardins |
30 "
|
24 "
|
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Prairies |
72 "
|
0 "
|
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|
Autres cultures |
18 "
|
8 "
|
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----5°-
Constructions agricoles
----572 valant 1.787.500 francs dont aux Européens
155 constructions valant 1.000.030 francs et aux indigènes 417 constructions
valant 78.720 francs.
----En 1898 le nombre total des propriétés
n'était que de 291 valant 518.700 francs.
----6°- Matériel agricole
----En 1908 on compte 934 machines valant 191.795
francs dont 471 charrues françaises et 40 charrues indigènes
sur lesquelles les indigènes utilisent 117 charrues françaises
et 36 indigènes.
----En 1908 : 238 instruments valaient 48.000
francs.
----7°- Main d'uvre agricole
----En 1908 il a été payé
119.780 journées de travail moyennant 259.660 francs.
----8°- Céréales
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Blé dur |
22.719
|
quintaux
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Blé
tendre |
80
|
"
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Orge |
6.400
|
"
|
|
|
Maïs |
180
|
"
|
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|
Bécane |
440
|
"
|
|
|
Total |
29.819
|
"
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----9°-
Fourrages
----4.000 quintaux environ.
----Nota: La récolte 1908 a été
contrariée par l'invasion des criquets qui ont détruit en
grande partie les fourrages ; le maïs et le bécane et causé
le plus grand tort aux céréales.
----10°- Animaux de ferme (nombre)
----En 1898, le total des animaux était
de 5.474 environ
----En 1908 :
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Chevaux |
364
|
dont
|
209
|
aux européens
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Mulets |
339
|
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176
|
"
|
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|
Ânes |
121
|
|
26
|
"
|
|
|
Bovidés |
2.745
|
|
1.585
|
"
|
|
|
Boeufs
labour |
1.545
|
|
935
|
"
|
|
|
Ovins |
18.920
|
|
2.120
|
"
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----11°-
Arbres fruitiers
----En 1908 : 2.855 auxquels il faut ajouter
6.430 oliviers dont 6.270 greffés et 360 de rapport.
Consommation de bouche pour la ville de d'Aumale en 1909 : 700 boeufs, 5.750
moutons, brebis, agneaux ou chèvres, 80 porcs.
OBSERVATIONS
SUR L'AGRICULTURE DE LA RÉGION D'AUMALE
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L'augmentation de la main-d'oeuvre agricole
est due au genre de culture adopté par les européens qui exécutent
maintenant des labours préparatoires à la charrue Brabant
et pratiquent le fumage, soit à l'engrais de ferme, soit à
l'engrais artificiel.
Le matériel de ferme augmente journellement en nombre et en valeur,
et comprend des moissonneuses, des râteaux, des serpes, des rouleaux
à cheval et des batteuses à vapeur.
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Aïn-Bessem
: Les Battages |
Ain-Bessem
: concours pour la construction d'un dock |
Ain-Bessem
: les docks coopératifs |
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Les indigènes abandonnent également
leur antique charrue arabe pour la charrue française, et fument et
entretiennent un peu mieux leur terres.
Il y a cependant un grave reproche à leur faire : ils sont les ennemis
des arbres, le long des routes, ils les brisent dans les fermes, ils ne
leur donnent pas les soins nécessaires, ils les laissent abîmer
et manger par les troupeaux, et les arrachent au besoin. Plus d'un incendie
de forêts leur incombe : tous les ans, en Algérie, plusieurs
centaines d'hectares sont détruits de cette façon, car ils
en tirent un profit immédiat. L'administration Forestière,
trop bonne à leur égard, les autorisant à pacager dans
les forêts brûlées, le retrait de ces autorisations serait
peut être un remède.
EFFETS
CULTURAUX DU CLIMAT |
Bien que l'été soit généralement
très sec, quelques orages en juillet et août viennent souvent
entraver les moissons et les battages : après ces derniers qui durent
environ un mois, quelques cultivateurs font des labours préparatoires
d'automne. Les semailles se font généralement du 1er novembre
au 15 janvier, commençant par l'orge ; le blé se sème
ensuite et le plus souvent sur labours préparatoires de printemps
ou d'automne, en cas de mauvais temps ou de sécheresse persistante.
Dans ce dernier cas, les labours durent jusqu'en fin février, sans
préjudice pour la récolte si le printemps est pluvieux.
Dès les premières pluies d'octobre ou de novembre la campagne
devient verdoyante, agréable à la vue et se couvre spontanément
d'une radieuse végétation dans laquelle les troupeaux trouvent
largement de quoi se refaire et se remettre des privations et des fatigues
de l'été.
Dans les hivers très rigoureux, la neige couvre parfois les champs
pendant deux semaines, il faut nourrir les troupeaux et les bêtes
de somme dans les étables, ce qui est coûteux, difficile parfois
et amène de fâcheuses mortalités.
Lorsque les rigueurs de l'hiver se font ainsi sentir, le Sud-Est est d'un
précieux concours, le froid y étant moindre et la neige presque
nulle. Quelques cultivateurs et indigènes qui se livrent à
l'élevage et au commerce des moutons obtiennent de très bons
résultats en envoyant leurs troupeaux en hiver dans les pâturages
du Sud et en les ramenant au printemps dans la région d'Aumale où
ils retrouvent nourriture et chaleur.
Ce sont les pluies d'avril et de mai (ces dernières surtout) qui
décident dans la région, de l'avenir des récoltes.
Il faut craindre en mai et en juin le terrible sirocco qui risque de sécher
sur pied les céréales en fleurs, dans les terres chaudes et
exposées au Sud. Les rosées de nuit, généralement
abondantes, combattent la sécheresse de l'été, mais
quelquefois, de fâcheux brouillards au mois de mai, charbonnent les
épis et facilitent la rouille des blés.
Pour l'ensemble de la région, les fourrages ne sont guère
produits par chaque cultivateur, que pour la consommation de ses bêtes
de travail ou d'élevage, mais il ne leur est malheureusement pas
toujours possible, quand le printemps est sec, de s'assurer une provision
de foin pour l'hiver suivant.
La meilleure région fourragère est le Djebel Dirah, où
pousse spontanément une herbe riche en plantes odoriférantes.
Les entrepreneurs de fournitures militaires s'approvisionnent presque toujours
dans les plaines des Arib et dans les régions de Sétif et
de Tizi-Ouzou. |