ÉTUDE HISTORIQUE SUR LA VILLE D'AUMALE - Agriculture
Dernière mise à jour : le 25 février 2020
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STATISTIQUES AGRICOLES PENDANT LA CAMPAGNE 1908-1909
STATISTIQUE AGRICOLE DE LA COMMUNE MIXTE
PENDANT LA CAMPAGNE 1908-1909
----1°- Population agricole totale : 42.640 dont indigènes : 42.615, Français : 25.
----2°- Propriétés. Leur nombre total n'est pas exactement connu, vu l'indivision grande de certaines parcelles arabes. Elles comprennent 127 .000 hectares, alors que la superficie totale de la commune est de 177.822 hectares ; celle du Domaine public 3.186 et celle des forêts domaniales 9.998.
----Huit propriétés sont entre les mains des Européens.
----3°- Répartition des cultures céréalières. Blé 9.331 hectares ; orge 18.570 hectares ; prairies et fourrages 1.300 hectares ; jardins 100 hectares.
----4°- Constructions agricoles. Françaises : 8 valant 30.800 francs, indigènes 9.200 valant 1.875.400 francs.
----5°- Matériel agricole (nombre). Charrues françaises : 310, charrues arabes : 2.200.
----6°- Quantité de céréales récoltées. Blé dur : 55.458 quintaux ; orge : 134.632 quintaux ; fourrage : 14.300 quintaux.
----7°- Animaux de ferme (nombre). Chevaux de travail 1.528, chevaux de mains : 259 ; mules et mulets : 2.310 ; ânes : 3.060 ; moutons ou brebis : 116.041 ; chèvres et boucs : 46.386 ; laines et toisons 103.200 kg ; chameaux : 253 ; boeufs, vaches ou taureaux : 12.942.
----8°- Arbres fruitiers : 18.775.
----9°- Ruches à miel : 54.
----10°- Hydrologie. De nombreuses sources sont utilisées, 14 puits et 17 abreuvoirs sont entretenus par le budget de la commune.
STATISTIQUE DE LA COMMUNE DE PLEIN EXERCICE
PENDANT LA CAMPAGNE 1908-1909
----1°- Population agricole 2.834 individus dont 2.262 indigènes, 210 étrangers et 312 français.
----2°- Propriétés. Nombre total 285 dont 131 au dessous de 10 hectares et 37 au dessus de 100.
----Les propriétés françaises sont au nombre de 83 dont 29 de plus de 100 ha.
----Les propriétés étrangères au nombre de 6 dont 2 de plus de 100 ha.
----Les propriétés indigènes sont au nombre de 192 dont 3 de plus de 100 ha et 127 de moins de 10 ha.
----3°- Superficie 13.745 ha dont 9.939 aux particuliers ; 149 au domaine public ; 1.693 aux forêts domaniales ; 1.519 au communal.
----4°- Répartition des cultures
   
1908
1909
 
  Céréales
5.641 hectares
1.109 hectares
 
  Vigne
38 "
38 "
 
  Jardins
30 "
24 "
 
  Prairies
72 "
0 "
 
  Autres cultures
18 "
8 "
 
----5°- Constructions agricoles
----572 valant 1.787.500 francs dont aux Européens 155 constructions valant 1.000.030 francs et aux indigènes 417 constructions valant 78.720 francs.
----En 1898 le nombre total des propriétés n'était que de 291 valant 518.700 francs.
----6°- Matériel agricole
----En 1908 on compte 934 machines valant 191.795 francs dont 471 charrues françaises et 40 charrues indigènes sur lesquelles les indigènes utilisent 117 charrues françaises et 36 indigènes.
----En 1908 : 238 instruments valaient 48.000 francs.
----7°- Main d'œuvre agricole
----En 1908 il a été payé 119.780 journées de travail moyennant 259.660 francs.
----8°- Céréales
  Blé dur
22.719
quintaux
 
  Blé tendre
80
"
 
  Orge
6.400
"
 
  Maïs
180
"
 
  Bécane
440
"
 
  Total
29.819
"
 
----9°- Fourrages
----4.000 quintaux environ.
----Nota: La récolte 1908 a été contrariée par l'invasion des criquets qui ont détruit en grande partie les fourrages ; le maïs et le bécane et causé le plus grand tort aux céréales.
----10°- Animaux de ferme (nombre)
----En 1898, le total des animaux était de 5.474 environ
----En 1908 :
  Chevaux
364
dont
209
aux européens
 
  Mulets
339
176
"
 
  Ânes
121
26
"
 
  Bovidés
2.745
1.585
"
 
  Boeufs labour
1.545
935
"
 
  Ovins
18.920
2.120
"
 
----11°- Arbres fruitiers
----En 1908 : 2.855 auxquels il faut ajouter 6.430 oliviers dont 6.270 greffés et 360 de rapport.
Consommation de bouche pour la ville de d'Aumale en 1909 : 700 boeufs, 5.750 moutons, brebis, agneaux ou chèvres, 80 porcs.
AGRICULTURE
OBSERVATIONS SUR L'AGRICULTURE DE LA RÉGION D'AUMALE
L'augmentation de la main-d'oeuvre agricole est due au genre de culture adopté par les européens qui exécutent maintenant des labours préparatoires à la charrue Brabant et pratiquent le fumage, soit à l'engrais de ferme, soit à l'engrais artificiel.
Le matériel de ferme augmente journellement en nombre et en valeur, et comprend des moissonneuses, des râteaux, des serpes, des rouleaux à cheval et des batteuses à vapeur.
   
Aïn-Bessem : Les Battages Ain-Bessem : concours pour la construction d'un dock Ain-Bessem : les docks coopératifs
Les indigènes abandonnent également leur antique charrue arabe pour la charrue française, et fument et entretiennent un peu mieux leur terres.
Il y a cependant un grave reproche à leur faire : ils sont les ennemis des arbres, le long des routes, ils les brisent dans les fermes, ils ne leur donnent pas les soins nécessaires, ils les laissent abîmer et manger par les troupeaux, et les arrachent au besoin. Plus d'un incendie de forêts leur incombe : tous les ans, en Algérie, plusieurs centaines d'hectares sont détruits de cette façon, car ils en tirent un profit immédiat. L'administration Forestière, trop bonne à leur égard, les autorisant à pacager dans les forêts brûlées, le retrait de ces autorisations serait peut être un remède.
EFFETS CULTURAUX DU CLIMAT
Bien que l'été soit généralement très sec, quelques orages en juillet et août viennent souvent entraver les moissons et les battages : après ces derniers qui durent environ un mois, quelques cultivateurs font des labours préparatoires d'automne. Les semailles se font généralement du 1er novembre au 15 janvier, commençant par l'orge ; le blé se sème ensuite et le plus souvent sur labours préparatoires de printemps ou d'automne, en cas de mauvais temps ou de sécheresse persistante. Dans ce dernier cas, les labours durent jusqu'en fin février, sans préjudice pour la récolte si le printemps est pluvieux.
Dès les premières pluies d'octobre ou de novembre la campagne devient verdoyante, agréable à la vue et se couvre spontanément d'une radieuse végétation dans laquelle les troupeaux trouvent largement de quoi se refaire et se remettre des privations et des fatigues de l'été.
Dans les hivers très rigoureux, la neige couvre parfois les champs pendant deux semaines, il faut nourrir les troupeaux et les bêtes de somme dans les étables, ce qui est coûteux, difficile parfois et amène de fâcheuses mortalités.
Lorsque les rigueurs de l'hiver se font ainsi sentir, le Sud-Est est d'un précieux concours, le froid y étant moindre et la neige presque nulle. Quelques cultivateurs et indigènes qui se livrent à l'élevage et au commerce des moutons obtiennent de très bons résultats en envoyant leurs troupeaux en hiver dans les pâturages du Sud et en les ramenant au printemps dans la région d'Aumale où ils retrouvent nourriture et chaleur.
Ce sont les pluies d'avril et de mai (ces dernières surtout) qui décident dans la région, de l'avenir des récoltes. Il faut craindre en mai et en juin le terrible sirocco qui risque de sécher sur pied les céréales en fleurs, dans les terres chaudes et exposées au Sud. Les rosées de nuit, généralement abondantes, combattent la sécheresse de l'été, mais quelquefois, de fâcheux brouillards au mois de mai, charbonnent les épis et facilitent la rouille des blés.
Pour l'ensemble de la région, les fourrages ne sont guère produits par chaque cultivateur, que pour la consommation de ses bêtes de travail ou d'élevage, mais il ne leur est malheureusement pas toujours possible, quand le printemps est sec, de s'assurer une provision de foin pour l'hiver suivant.
La meilleure région fourragère est le Djebel Dirah, où pousse spontanément une herbe riche en plantes odoriférantes.
Les entrepreneurs de fournitures militaires s'approvisionnent presque toujours dans les plaines des Arib et dans les régions de Sétif et de Tizi-Ouzou.
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