Quelques membres
du personnel de l'Observatoire
Dernière mise à jour le 30 avril 2017 |
Article de l'Echo d'Alger du 6 octobre 1926 | |
A l'Observatoire de Bouzaréa
La Commission internationale des
Longitudes par T.S.F., présidée par le général
Ferrié et dont-fait partie M. Gonnessiat, le savant directeur de
l'Observatoire de Bouzaréa, a organisé la plus grande entreprise
de détermination de longitudes qui ait été encore
réalisée, LE POLYGONE FONDAMENTAL FRANÇAIS On se propose dans cette opération
préliminaire de constituer un polygone fondamental autour de la
Terre avec le minimum de sommets, nécessaire pour avoir, par l'erreur
de fermeture, une vérification de la précision. Les
sommets choisis pour former le polygone fondamental français
sont trois observatoires permanents situés à des latitudes
peu différentes et à environ huit heures de différence
de longitude, savoir : les observatoires d'Alger, de Changaï et de
San-Diego (Californie). En plus de ces trois stations fondamentales, le
polygone comprend l'Observatoire de Paris, point de départ des
longitudes françaises et siège du fuseau international de
l'heure. LE PERSONNEL DE L'OBSERVATOIRE D'ALGER Les observateurs d'élite qui
opèrent au centre d'Alger doivent être connus de nos lecteurs
: UNE UVRE ÉMINEMMENT FRANÇAISE Comme l'on voit, cette admirable
entreprise est particulièrement française ; malgré
son caractère préliminaire, elle pourrait fort bien donner
des résultats définitifs si la précision était
suffisante. On peut juger de son importance dans le monde par ce fait
que trente nations font les préparatifs nécessaires pour
se relier au polygone fondamental. |
Nomination
au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur du Directeur de l'Observatoire
de Bouzaréah Article paru dans l'Écho d'Alger du 13 août 1960 |
Quelques éléments sur l'histoire de l'Observatoire et sur quelques membres de son personnel rassemblés par Gabriel Lambert |
La
création de l'Observatoire d'Alger (Françoise
Le Guet Tully, Hamid Sadsaoud, Musée des Arts et Métiers La
Revue n°38 - Juin 2003) L'observatoire d'Alger a été créé en 1856. Il est installé au Lycée d'Alger. En décembre 1873, la France compte quatre observatoires : Paris, Marseille, Toulouse et Alger. L'observatoire d'Alger dispose alors d'un véritable statut et de réels moyens. La direction en est confiée à Charles Trépied, professeur de mathématiques, qui remplace Bulard, parti en retraite. Trépied installe les appareils de l'observatoire sur les terrains de la Vigie à la Bouzaréah. Le télescope de Foucault est rejoint par une lunette méridienne et une lunette équatoriale coudée. Des bâtiments adéquats sont élevés pour abriter ces installations. Trente-cinq ans après la première station météorologique, Alger est doté d'un observatoire situé en hauteur avec des installations tout à fait remarquables. Il est aujourd'hui au cur d'un centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique, et c'est le seul observatoire permanent d'Afrique du Nord. Jules Voinot, qui signe le projet d'Observatoire d'Alger, édifiera plus tard la Grande Poste de la ville. Débutant dans la profession, Voinot s'inspirera beaucoup de l'Observatoire de Nice dont la construction est bien avancée en 1885 lorsque la commande lui est passée. Bancilhon Odette. Elle fut astronome à l'observatoire de Bouzaréah dans les années 1930 et 40. Elle découvrit l'astéroïde (1333) Cevenola. Elle épousa son collègue Albert Schmitt qui baptisa l'astéroïde 1713 qu'il découvrit "Bancilhon", le nom de jeune fille de sa femme. Boyer Louis (1901-1999). Astronome à l'Observatoire de Bouzaréah où il arriva vers 1930, il était allié à la famille Lagrula. Il a découvert 40 astéroïdes, suffisamment pour que chaque astronome de Bouzaréah en ait un à son nom (tableau : source Wikipedia).
Croisé Achille. Entré à l'Observatoire en 1897 où il exerça les fonctions de Calculateur du temps de Trépied. Sa fille Germaine raconte qu'il ramenait du travail à la maison, installait ses filles à la grande table de la salle à manger et leur faisait mener à bien de longues listes de calcul. Il ne fallait pas se tromper.Ainsi les filles Croisé (dont Marguerite qui travailla un temps à l'Observatoire) ont-elle involontairement participé au catalogue photographique du ciel pour le calcul des éléments. Après l'arrivée de Gonnessiat, il semble que le seul calculateur fut Maubert, Achille Croisé étant opérateur aux machines de mesure où il fut apprécié "maintenant les bonnes traditions dans le Service des Mesures, exerçant et surveillant les équipes". Il créa le "Village Céleste" au début des années 1900 et quitta l'Observatoire à 72 ans après 30 ans de service. Gonnessiat François (1856- 1934). Il a travaillé à l'Observatoire de Lyon puis de 1901 à 1906 à l'Observatoire de Quito comme directeur. De 1906 à 1908 il est à l'Observatoire de Paris et de 1908 à 1931 directeur de l'Observatoire de La Bouzaréah à Alger. Il a intensivement observé les comètes et a également découvert deux astéroïdes: le 14 décembre 1918 l'astéroïde 915 qu'il baptisa "Cosette" et, le 19 mars 1920, l'astéroïde 931 "Whittemora". Boyer nomma en son honneur, "Gonnessiat" l'astéroïde 1177, qu'il découvrit à Bouzaréah le 20 novembre 1930.
Jekhowsky Benjamin.
Né à Varsovie à l'époque où la Pologne
faisait partie de l'Empire Russe, il fit ses études à l'Université
de Moscou et rentra en 1912 à l'observatoire de Paris puis vient
s'installer à la Bouzaréah. Spécialiste de la mécanique
céleste, il travailla en particulier sur la détermination
des orbites cométaires. On lui doit plusieurs publications sur
ces sujets. Il découvrit de nombreuses petites planètes
comme Alger 1924 et Alger 1925 Lagrula Philippe. Comme
plusieurs des astronomes de Bouzaréah à cette époque,
il vient de Lyon où il a passé sa thèse sur les occultations
des amas d'étoiles par la lune avec un catalogue normal des pléiades.
Ces travaux permettaient de vérifier les modèles servant
à prévoir la position de la lune. Il commence sa carrière
à l'Observatoire de Lyon comme Gonnessiat, succède à
Gonnessiat comme directeur à Quito en 1906. Il poursuit
sa carrière à Nice jusqu'en 1924 et enfin à Bouzaréah
où il succédera à nouveau à Gonnessiat comme
directeur en 1931. Il prend sa retraite en 1938. Il découvrit
l'astéroïde 755 "Lumière" le 6
janvier 1914. Son collègue Boyer donna le nom de "Lagrula"
à l'astéroïde 1412 qu'il découvrit le
19 janvier 1937. Ses enfants Jean-Louis et Reine (épouse Fleureau)
furent également astronomes. Les Lagrula logeaient dans le bâtiment
du personnel à l'Observatoire. Maubert Marcel. Calculateur à l'observatoire de Bouzaréah Dans le préambule du Catalogue Photographique du Ciel, le Directeur de l'Observatoire, François Gonnessiat, en parle dans des termes élogieux (voir plus loin).
Perrot Marcel (1908
- 2006). Ingénieur des Arts et Métiers et Docteur es Sciences,
il a successivement occupé les fonctions de Chef de Travaux Pratiques
de Physique, de Maître de Conférences puis de Professeur
de Physique Générale à l'Université d'Alger
où il a créé, en 1959, l'Institut de l'Énergie
Solaire de l'Université d'Alger (IESUA), auquel était
rattachée la Station Solaire de la Bouzaréah.
De 1948 à 1962, en Algérie, il a poursuivi avec ses
élèves des travaux sur les propriétés électriques
et optiques des couches minces et sur les problèmes de diffraction,
de filtrage linéaire et de correspondance objet-image. En héliotechnique,
il a étudié avec ses collaborateurs différents procédés
de captation et de conversion du rayonnement solaire et coordonné
les travaux de la Station Solaire de Bouzaréah et de son Héliodyne
(Four Solaire) conçu par Maurice. Touchais et qui a fonctionné
à partir de 1954 (50 kW de puissance incidente, 30 kW de puissance
utile à 3.000°C, concentration de plus de 20.000 Soleils).
Pour plus de renseignements sur l'histoire et les caractéristiques
de ce four solaire vous pouvez consulter le site
http://www.cottier.org/homejmc/bouzareah.htm |