Lorsque l'on prenait, à
partir de la route de Bouzaréah, la route de Béni-Messous
(ou rue de Touraine), la rue du Bourbonnais était la première
rue à gauche.
Sur la droite, il y avait d'abord un grand jardin et la demeure
de Monsieur Calori, un unijambiste mutilé, puis un petit
local servant d'annexe de la Mairie de Dély-Ibrahim utilisé
comme bureau du Garde Champêtre avant que les nouveaux locaux
préfabriqués plus vastes de la Mairie annexe du 7ème
arrondissement du Grand Alger soient édifiés sur le
terrain situé derrière l'école. En 1958, dans
l'euphorie et l'exaltation des journées qui firent suite
aux événements du 13 mai, une grande croix de Lorraine
fut placée sur ce petit bâtiment, Elle était
illuminée le soir par des ampoules bleues, blanches et rouges
(installation réalisée avec le concours de l'entreprise
d'électricité Sintès et Brionès),. Elle
fut retirée à la fin de l'année suivante lorsque
les désillusions précédant l'exode commencèrent
à se concrétiser.
Après ce petit bâtiment, se trouvait une grande maison,
au fond d'un jardin, où habitaient les Mirallès. Faisant
suite à cette maison, à l'angle de la rue du Béarn,
le boulodrome du BCAF, déjà évoqué dans
les chapitres "Cafés
et jeux de boules" et "Animations,
vous avez dit animations ?".
 |
Deux jeunes cyclistes
(probablement Christian Nadal et Christian Rambert) dans
la rue du Bourbonnais avec, à gauche, la villa des
Botella et à droite, le grillage du boulodrome du
B.C.A.F., dont l'entrée, masqué, à
l'angle de la rue du Béarn, est surmontée
du sigle du club avec un coq (dont on ignore l'origine et
la signification). Au delà, le terrain vague de nos
exploits "sportifs", et la villa des Rambert et
celle des Massimi, qui a été surélevée.
|
Au-delà de la rue du
Béarn, un grand terrain vague en espalier avait été
autrefois planté de pois chiches. Mais les ravages que les
garnements de nos âges faisaient dans cette récolte
en mangeant les poids chiches crus, à peine murs, avaient
découragé toute nouvelle plantation. Nous nous étions
donc appropriés ce terrain que nous avions reconverti, de
fait, en terrain de football ou en piste de motocross (ou plus exactement
de vélo cross). Les parties de football se déroulaient
sur le premier espalier, le plus large, mais qui avait l'inconvénient
de n'être pas clôturé, ce qui entraînait
immanquablement des risques de voir le ballon, sortant des limites
du terrain, dévaler les quatre ou cinq espaliers situés
en contrebas et ne s'arrêter, dans le meilleur des cas, que
dans la rue du Béarn qui, après un virage à
angle droit, délimitait ce terrain sur deux cotés.
Pour pallier cet inconvénient, les plus jeunes spectateurs
qui n'avaient pas été admis à participer à
nos rencontres en raison de leur âge, se voyaient proposer
d'assister à nos matchs depuis le deuxième espalier
et de jouer le rôle de ramasseurs de balle, ce dont ils s'acquittaient
bien volontiers. En raison de la taille du terrain et du nombre
limité de gamins du quartier, ces parties de football opposaient
rarement plus de six ou sept joueurs par équipe.
L'autre vocation de ce terrain était représenté
par le "vélo cross" et, dans ce but, des pistes
reliant les différents espaliers avaient été
aménagés, sur lesquelles nous essayions d'imiter avec
nos vélos les champions locaux de motocross, les Fracès,
les Goetz, les Ciancio etc
Bien évidemment il n'était
pas question de faire des courses "en ligne" vu l'étroitesse
de cette piste et les courses se déroulaient "contre
la montre", plus exactement en comptant à haute voix
les secondes de parcours, en raison de l'absence de chronomètre.
Le plus doué, peut-être parce que le pus téméraire,
pour ces exercices de vélo cross, était le chevelu
Guy Léandre (le fils de Madame Viard, professeur d'Anglais
au Lycée de Ben-Aknoun).
Jouxtant ce terrain vague, se trouvaient les deux villas "La
Charentaise" que mes grands-parents maternels avaient fait
construire à la fin des années 1920. C'est dans une
de ces demeures que mon frère Christian, ma soeur Michèle
et moi, avons passé notre jeunesse de 1947 à 1962,
avec comme voisin les Bondet et leur fils Georges avant qu'ils ne
déménagent à la fin des années 50 pour
la villa qu'ils avaient fait construire à Clairval.
 |
Viviane
(à droite) et Danièle Détrez (à
gauche), rue du Bourbonnais, en 1960-61, probablement un dimanche
après-midi car, derrière elles, à gauche,
les volets de l'épicerie Nadal, "Au Bon Accueil",
sont fermés. A droite, la clôture du boulodrome
du BCAF. Après la 4 CV (c'est celle de Madame Détrez,
prêtée à Danièle), à droite,
se trouvait le début de la rue du Béarn. Au
fond, après un terrain vague, la villa "La Charentaise"
des Rambert masquant partiellement la villa Massimi, récemment
surélevée, où Georges Bondet habitait
précédemment. |
Puis il y avait la maison de
Monsieur Martin, un agent d'assurances qui n'y venait qu'en fin
de semaine et qui consacrait son temps à l'entretien de son
jardin, planté entre autres d'arbres fruitiers parmi lesquels,
au fond du jardin, un splendide cerisier dont les magnifiques et
succulents fruits représentaient une tentation à laquelle
il nous était impossible de résister.
A la suite, alors que la rue du Bourbonnais, plate jusque là,
commençait à être en légère pente
descendante, se trouvait un terrain vague sur lequel Roxane fit
construire une villa vers le milieu des années 50. Avec son
fils Pierre Bagur, elle déménagea donc du fond de
ravin au bout de la rue du Béarn, pour occuper, hélas
pour peu de temps, cette nouvelle demeure encore inachevée.
Puis il y avait un petit ensemble de constructions basses louées
en meublé par Manuel Chicheportiche. Dans une de ces demeures,
résidaient les Lambert dont le mari était agent de
police.
A l'approche de la "Cour des Miracles" (en fait la cour
d'une ancienne ferme où habitait Attika), la rue du Bourbonnais
laissait sur sa gauche la rue d'Alsace et faisant un angle droit
se terminait, à droite, en impasse au fond de laquelle demeurèrent
quelque temps, les Santana et leurs fils Roger et Alain.. |
|
Repartons maintenant du début
de la rue du Bourbonnais, c'est à dire depuis la route de Béni-Messous,
et intéressons nous au coté gauche.
Le jardin et la villa de Monsieur Kuntz étaient situés
à l'angle de ces deux voies. Puis il y avait le petit pavillon
où demeuraient les Fuchs, l'épicerie "Au Bon Accueil"
des Nadal, avec leurs fils Marc et Christian, déjà évoquée
dans le chapitre "Commerces
et Services" attenant à leur villa, où avaient
habité les Langella.
 |
AIR-DE-FRANCE
Naissances.
Au foyer de nos estimés concitoyens, M. Nadal
Georges, conseiller municipal, et Mme, Christian-Marcel.
Meilleurs vux au bébé, félicitations
et compliments aux parents.
Echo
d'Alger du 11 novembre 1948
|
Annonce
de la naissance de Christian Nadal |
|
AIR-DE-FRANCE
MARIAGE.
Samedi 7 juillet, a été célébréeà
Maison-Carrée, le mariage de M. Paul Langella, fils
de M. Pascal Langella, employé aux C.F.R.A. et deMme,
née Berthe Lapierre avec Mademoiselle Morand Yvette.
Nos meilleurs vux de bonheur aux jeunes époux
et nos félicitation» aux familles qui s'unissent.
Echo
d'Alger du 11 juillet 1951
|
Annonce
du mariage de Paul Langella |
 |
AIR-DE-FRANCE
NAISSANCE.
Dominique au foyer de M. Paul Langella et Mme, née
Yvette Morand.
Nos meilleurs vux au bébé et compliments
aux heureux parents et
grands-parents, Mme et M. Pascal Langella, employé
des C.F.A.
Echo
d'Alger du 16 septembre 1952
|
Annonce
de la naissance de Dominique Langella |
 |
AIR-DE-FRANCE
DECES.
Nos concitoyens ont appris le décès .de
M. Langella. Cet homme humble et doux. Monsieur Pascal, comme
lappelaient familièrement ses amis, travaillait
depuis 18 ans à la
Société des CFRA, où il jouissait de
lestime générale. Il possédait
une parfaite santé et la soudaineté de sa disparition,
à lâge de 53 ans, a consterné tous
ses proches.
A Mme Vve Langella et à ses enfants, à sa nombreuse
famille déjà si éprouvée. nous
présentons nos vives condoléances.
Echo
d'Alger du 22 juillet 1954
|
Annonce
du décès de M. Pascal Langella |
 |
La
rue du Bourbonnais en 1959. Devant l'entrée de la villa
de ses parents, Christian Nadal, le jour de sa Communion Solennelle,
avec sa cousine Renée Dupré . Un peu plus loin,
le portail permettant l'accès au garage. Au delà,
la villa des Botella, qui faisait l'angle avec la rue du Berry. |
Enfin faisant l'angle avec la
rue du Berry, la propriété des Botella, dont le premier
étage avait été occupé par les Tordjman
et leur fille Sylvia et dont l'angle du mur de clôture était
orné d'un magnifique rosier grimpant, couvert de petites roses
pompon très odorantes.
A l'autre angle de la
rue du Bourbonnais et de la rue du Berry, se trouvait la belle villa
moderne des Dupré, avec leurs filles Ghislaine et Renée
(appelée le plus souvent "Nounou" ou "Nouchette"),
construite après la guerre de 39-45 sur une partie de la propriété
Lameta.
 |
AIR-DE-FRANCE
NÉCROLOGIE.
- Nous apprenons avec tristesse la mort de M. Laméta
Albert, un des plus anciens habitants de l'Air-de-France,
où il jouissait de la considération et de l'estime
de tous. A sa veuve et aux familles éprouvées
par ce deuil, nos condoléances
Écho
d'Alger du 28 février 1950
|
Annonce
du décès de Monsieur Laméta |
 |
AIR-DE-FRANCE
NÉCROLOGIE.
- C'est avec une grande tristesse que nous avons appris le
décès de Mme Vve Laméta, née Anciaux
Élise. Femme de grand cur et amie de tous, la
défunte ne laisse que des regrets. L'inhumation a eu
lieu selon les volontés de la défunte, à
Isserville, le 14. Nous présentons à sa famille
nos plus sincères condoléances.
Écho
d'Alger du 16 septembre 1951
|
Annonce
du décès de Madame Laméta |
Le reste de cette propriété
étant occupé par la villa de Madame Adreit belle-soeur
de M. Lameta et de son petit-fils Bernard et par le petit pavillon
habité par Madame Bernardini.
 |
AIR-DE-FRANCE
MARIAGE.
- Jeudi 7 a été célébré
à Alger, le mariage de notre sympathique concitoyen,
M. Ricou Paul, adjoint d'enseignement au Lycée de Ben-Aknoun,
avec Mlle Christin Lucette, employée au Gouvernement
général. Nos meilleurs vux aux jeunes
époux. Compliments aux familles
Écho
d'Alger du 10 avril 1949
|
Annonce
du mariage de Paul Ricou, fils de Mme Bernardini |
 |
Vers
1947, rue du Bourbonnais (avec des herbes qui envahissent le
bas-coté), Bernard Adreit et sa maman avec Georges Bondet,
devant la petite entrée de la propriété
Lametta, conduisant au logement de Madame Bernardini. Derrière,
le mur de clôture est celui de la maison du boulanger
Ferrouki. |
 |
En
juin 1957, la rue du Bourbonnais est encore en terre en attendant
d'être goudronnée. A gauche, le mur de clôture
de Mme Adreit terminé par le portail menant à
la demeure de Madame Bernardini. Au-delà, la boulangerie
Ferrouki et, au fond, au bout de la descente, la "Cour
des Miracles", avec à droite les appartements loués
par Manuel Chicheportiche. |
Attenant à cette propriété,
il y avait la demeure des Ferrouki et de leurs fils Moktar et Nouredine
puis leur boulangerie dont nous avons également parlé
dans le chapitre "Commerces
et Services". Enfin les villas des Lopez et des Riéra
(dont la femme tenait la charcuterie - boucherie chevaline de la rue
du Valois) faisaient l'angle avec la rue de Bretagne. La maison des
Tabet et de leurs filles Marcelline et Francine occupait l'autre angle
de la rue du Bourbonnais avec la rue de Bretagne. C'est dans le garage
de cette maison que nous avions eu l'occasion de voir, entre autres,
quelques projections des films de Laurel et Hardy ou de Charlot, évoquées
dans le chapitre "Animations,
vous avez dit animations ?".
Peut-être, je ne me souviens plus très bien, y avait-il
encore une demeure après la villa des Tabet avant que ne se
termine la rue du Bourbonnais, à l'angle de la rue d'Alsace
et avant la "Cour des Miracles". |
|